Située sur la route de l'or et du sel, sur la route des palmes et des épices, Tozeur est une ville née de la mouvance des dunes et des mirages au sud de la Tunisie.

Mais le mystère de cette ville réside peut-être dans l'eau qui, après avoir traversé le désert, l'arrose et fait verdoyer l'oasis et sa palmeraie. C'est aussi grâce à l'eau que les briquetiers de Tozeur fabriquent les briques pleines utilisées dans l'architecture locale. L'eau et l'argile sont mélangées à la terre du lieu.

Le mélange, après avoir fermenté toute une nuit, est moulé puis saupoudré de cendre de palmier. Il est ainsi prêt pour le séchage au soleil. Les briques sont mises à "cuire" dans des fours alimentés par les branchages desséchés de l'oasis. Les architectes contemporains utilisent la brique pleine et des motifs décoratifs abstraits pour embellir les nouveaux bâtiments; ils respectent ainsi l'esthétique de l'ancestrale médina de Tozeur bien que les remparts aient été détruits.

Ce qui frappe avant tout le visiteur de cette ville, c'est l'absence apparente de l'organisation de l'espace. La préservation de l'intimité et les impératifs liés au climat sont des éléments qui ont imposé une forme d'architecture protectrice et introvertie: peu d'ouvertures dans les façades, des ruelles étroites, des passages ouverts permettant de se rencontrer et de communiquer dans la fraîcheur de l'ombre. Les habitants de Tozeur - plus jardiniers qu'agriculteurs - ont fait que la palmeraie soit le prolongement de leur demeure.

Le palmier protège ainsi l'arbre fruitier qui lui-même couvre les cultures maraîchères.