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Pour une journée internationale des Droits des Femmes... ça le fait pas !

Communiqué de presse co-signé par les associations et collectifs solidaires des personnes exilées, sur la situation à Stalingrad
  • Pour une journée internationale des Droits des Femmes... [...]
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Genre : Faits de société
Pays principal concerné : Rubrique : Interculturel/migrations
Mois de Sortie : Septembre 2016
Publié le : 09/03/2016

Parmi les personnes en situation de précarité, les femmes sont considérées comme particulièrement vulnérables, et parmi elles les femmes enceintes le sont encore davantage. Que dire alors face à cette déprimante échelle de la vulnérabilité, de femmes enceintes et d'enfants ayant fui l'un des régimes totalitaires les plus durs au monde, l'Erythrée, rejoint Paris pour chercher un refuge et qui n'y n'ont trouvé que la rue ?
Nous, soutiens aux personnes exilées à Paris, constatons que des femmes, des femmes enceintes et des enfants originaires d'Erythrée ont passé la nuit dehors, à Paris, la nuit dernière, et se trouvent à l'heure actuelle toujours sans solution d'hébergement pérenne. Si la Mairie et Emmaus, chargés de la mise à l'abri de ces publics vulnérables, font certainement de leur mieux pour trouver des solutions, il nous faut également constater que l'hostilité policière perdure à l'encontre de ces femmes et enfants en situation d'errance dans la ville.
En cette journée Internationale des Droits des Femmes, quelle cruelle ironie de devoir relater les faits qui suivent !
Lundi 7 mai à 6h du matin, la police procède à l'évacuation de 392 personnes exilées qui campaient sous le métro aérien à la station Stalingrad à Paris.
Comme toute évacuation, celle-ci laisse derrière elle des dizaines de personnes sans solution, dont 6 femmes érythréennes accompagnées de 3 enfants. Deux d'entre elles sont enceintes, l'une de 3 mois, l'autre de 8 mois. Ce groupe, bientôt rejoint par deux autres femmes exilées, est pris en charge par des soutiens qui l'accompagnent le jour de l'évacuation rue de Tanger se mettre à l'abri dans une église qui offre un accueil de jour.
Lundi soir, 4 de ces femmes dont 2 enceintes étaient de retour sous le métro Stalingrad et se faisaient dégager sans ménagement par la police, avec d'autres exilés cherchant un endroit pour la nuit.
Certaines ont été hébergées pour la nuit par des soutiens. Mais qu'en est-il des autres ?
Dès mardi matin, Emmaus, chargé par la Mairie de Paris de l'identification des femmes, mineurs et familles en vue de leur hébergement prioritaire, est prévenu de cette situation, ainsi que de la présence d'un couple iranien dont la femme est également enceinte, qui arrive à Gare de l'Est.
Toutes ces personnes fragiles se réfugient à nouveau dans la journée de mardi à l'église de la rue de Tanger, dans l'attente d'une solution d'hébergement de la part de la Mairie via Emmaus.
UPDATE : Mardi soir à minuit, 12 femmes dont 3 enceintes, 5 enfants dont 2 en bas âge sont à la rue sans aucune solution pérenne. Ils se trouvent toujours, en cette nuit de mardi à mercredi, en compagnie d'une centaine d'exilés qui n'ont pas été pris en charge lors de l'évacuation de lundi matin et se sont toujours rassemblés sous le métro Stalingrad. Après plusieurs heures d'une situation extrêmement tendue face aux compagnies de CRS présentes, ces derniers ont reçu ordre de relâcher la pression. Un nouveau camp d'une centaine de personnes s'installe donc sous le métro Stalingrad, dont des femmes et des enfants.
Non seulement la prise en charge de ces personnes vulnérables repose dans un premier temps à 100% sur les citoyens solidaires, mais en plus, ces personnes doivent faire face à l'hostilité de la police lorsqu'elles stationnent quelque part dans Paris. Ce triste épisode ne fait que refléter, une fois de plus, l'attitude des autorités étatiques faite à la fois de mépris et d'amateurisme dans l'accueil (on n'ose prononcer ce mot !) des personnes exilées.
Inactif, l'Etat ? Pas du tout ! A Calais, à Grande-Synthe, à Paris et ailleurs, l'Etat se rend activement responsable de maltraitance, de mise en danger de la vie d'autrui et de non assistance à personnes en danger sur des personnes plus vulnérables les unes que les autres.

Communiqué signé par :
BAAM Bureau d'Accueil et d'Accompagnement des Migrants
Collectif la Chapelle Debout
Collectif Parisien de Soutien aux Exilés
Collectif D'ici et d'ailleurs

Paris - Mardi 8 mars 2016
Mise à jour mercredi 9/3 à 2h du matin.

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