Après Buenos Aires, Téhéran et Athènes, le Forum des images propose du 3 mai au 29 juin 2005 trois nouveaux portraits de ville : "Rio, Brasília, São Paulo" . En partant de ces pôles urbains, ce programme inédit est l'occasion de s'immerger dans la cinématographie et la culture brésiliennes.
Rio de Janeiro et São Paulo, ont, tour à tour joué un rôle déterminant dans la création et la production du cinéma brésilien ; Brasília, ville née au milieu du désert, a été le symbole du "miracle à la brésilienne". Captée par l'œil de la caméra, la diversité de ces métropoles témoigne de l'évolution historique et sociale du Brésil, nation métissée aux multiples visages.
"3 villes do Brasil, Rio, Brasília, São Paulo" réunit près de 90 films, fictions, documentaires et films d'archives confondus. Cette programmation met en lumière les grandes périodes historiques du cinéma brésilien et les personnalités qui les ont incarnées. Des films d'Humberto Mauro, réalisés dans les années 20 tel que Lábios sem beijos, à ceux de Walter Salles, dont Central do Brasil et Chico Buarque, le public est invité à découvrir plusieurs générations de cinéastes : entre autres, José Medina pour Fragmentos da vida, Julio Bressane pour L'ange né, Eduardo Coutinho pour ses documentaires tel Edificio Master ou encore Maria Ramos pour Brasilia, a Day in February.
Plusieurs projections sont accompagnées de débats et sont aussi l'occasion d'accueillir les réalisateurs brésiliens : Carlos Diegues, initiateur du Cinema Novo, a réalisé notamment La Grande ville ; Nelson Pereira dos Santos cinéaste engagé, réalisateur de Rio 40° et Mémoires de prison, le documentariste Vladimir Carvalho est l'auteur de Splendeurs et misères de Brasilia , film manifeste dans lequel il montre combien le projet collectif de Brasília s'est fait au détriment des candangos. Invité régulier du Forum des images, Walter Salles vient lui aussi présenter ses films.
Au sein de ce programme, le Forum des images a choisi de consacrer une soirée à la Capoeira en présentant l'avant-première du film de Rose La Creta, Mestre Leopoldina, a fina flor da malandragem, qui retrace le parcours du célèbre maître brésilien.
Comme pour les autres portraits de ville, "Rio, Brasília, São Paulo" permet au public de mieux connaître les questions de société qui animent le Brésil, notamment à travers des tables rondes, qui réunissent sociologues, urbanistes, universitaires et journalistes et organisées en collaboration avec l'association "Autres Brésils".
"3 villes do Brasil, Rio, Brasília, São Paulo" offre pendant deux mois la découverte d'une cinématographie et, au-delà, de tout un pays !
Grande Otelo samedi 4 juin
Grande Otelo est une figure mythique du cinéma brésilien. En 60 ans de carrière artistique, il joue dans plusieurs dizaines de spectacles de revues et dans plus de 80 films. Premier acteur noir à tenir les premiers rôles, il partage la vedette avec Oscarito puis Ankito dans des duos comiques qui firent le succès des Chanchadas ; ces comédies avec des numéros chantés et dansés produites par "Atlantida" dans les années 1940 et 1950.
Bien qu'ayant tourné dans Rio zone nord de Nelson Pereira dos Santos, il est écarté dans un premier temps du Cinema Novo. Il continue alors de faire des chanchadas et s'impose de façon fulgurante dans Macunaima de Joaquim Pedro de Andrade (1969). A partir des années 70, il a de petits rôles dans de nombreux films: comédies, drames politico-policiers, comédies underground, etc.
En 1989, Ariel de Bigault l'invite à jouer les passeurs dans son film Cariocas les musiciens de la ville pour aller à la rencontre des grands musiciens de la Samba. Grande Otelo fut lui-même compositeur et auteur de certaines musiques de chanchadas.
Rio Zona Norte (Rio zone nord) de Nelson Pereira dos Santos (Brésil / fict. 1957 n&b 1h30)
Macunaima de Joaquim Pedro de Andrade (Brésil / fict. 1969 coul. 1h31)
Cariocas les musiciens de la ville de Ariel de Bigault (France / doc. 1989 coul. & n&b 57min)
Zézé Motta, la femme enchantée de Ariel de Bigault (France / doc. 1987 coul.& n&b 57 min)