II mots en Images est une association loi 1901, créée en 2008 par Anne-Laure de Franssu.

Elle a pour objet de permettre avec tous les arts confondus, de développer chez l'individu sa capacité de création et d'expression.

Dans cet esprit l'association pourra :

- organiser des ateliers d'écriture et/ou des ateliers de réalisation vidéo

- mettre en place des opérations culturelles et/ou sociales

- éditer des DVD, des photos et/ou des textes

- produire des films

- organiser des manifestations publiques et des débats

Et plus généralement, toute opération liée à "l'art - la culture - la société", de quelque nature qu'elle soit, juridique, économique, civile, se rattachant à l'objet sus indiqué ou à tout objet similaire ou connexe de nature à favoriser, directement ou indirectement, les buts poursuivis par l'association, son extension et son développement.

Origines du projet :
"de l'Exil à l'Image"

Assaillie depuis des années par des images qui les unes après les autres se succèdent, puis disparaissent, souvent je me retrouve figée devant ce "spectacle déshumanisant" de femmes et d'hommes listés, parqués, évacués.

J'essaye de me défaire de ces informations retransmises comme une vague musique d'ambiance et je m'interroge sur l'histoire singulière qui se cache derrière ces visages anonymes qu'on ne regarde même plus.

La question de l'immigration est continuellement évoquée, mais c'est comme si les migrants, eux-mêmes, étaient Nulle-Part.

J'ai l'impression d'un silence et surtout le sentiment que dans ce contexte, l'exil ne peut réellement se dire.

Pourtant, quelque soit la réalité sociale et/ou culturelle et/ou politique de tous ceux qui se retrouvent à la frontière entre plusieurs pays, leur histoire nous parle chaque fois d'une quête individuelle et nous renvoie à la société dans laquelle nous vivons.

Réalisatrice de films documentaires, j'ai grandi en Afrique et y ai réalisé différents films. Chaque séjour est pour moi l'esquisse d'un retour vers l'espace de mon enfance ; la possibilité de revisiter mes souvenirs et surtout d'en inscrire d'autres au présent.

Cette liberté d'aller et venir me porte, aussi mettre en œuvre "de l'Exil à l'Image" est une manière de prolonger ce mouvement et surtout de l'ouvrir à un dialogue créatif entre différents auteurs, réalisateurs et certains de ceux qui cherchent le lieu où ils habitent.

Comment dire la violence d'être en exil ici, mais aussi dans son propre pays?

Comment affirmer sa volonté de rester ou de partir ?

Comment vivre le manque de l'autre ?

Comment dire l'espoir de partir ou repartir un jour ?

Le retour est-il seulement possible ?

Chacun de ces essais-vidéo propose l'ébauche d'une réponse subjective.

Finalité

Exilés, en quête d'une vie meilleure, partis se chercher, parfois réduits au silence ou habités par la honte, nombreux sont ceux qui vivent à la frontière entre deux territoires.

Le projet "de l'Exil à l'Image" vise à permettre l'émergence d'une parole et d'un dialogue entre certains de ces destins : parmi ceux qui sont partis, les enfants de ceux qui sont partis, ceux qui souhaitent partir et ceux qui les poussent à partir ou espèrent leur retour…

Et enfin, ceux qui les entendront.

La singularité de ces paroles est d'autant plus importante que les participants à ces 6 ateliers ont chacun des situations et des trajets très différents : tant d'un point de vue politique, que social et culturel.

L'idée principale étant de ne pas stigmatiser la "situation d'exil", mais au contraire de lui donner toute sa dimension.

Il est choisi de mener ce projet en France et de proposer des ateliers d'écriture et vidéo comme vecteur à cette parole, pour permettre à chacun de se créer un nouvel espace, comme un autre pays à habiter.

Chaque participant est d'abord accompagné d'un auteur, puis d'un réalisateur pour élaborer son propos et trouver la forme juste lui permettant de construire un récit écrit puis filmé qui témoigne de son parcours, de ses attentes, ses luttes ou questionnements.

Avec les mots et les images comme support, ce projet vise aussi à lutter contre l'exclusion à laquelle certains parfois devenus comme "des âmes errantes" se trouvent de part et d'autre confrontées, et qui les pousse à vivre dans une logique d'enfermement et/ou de regroupement communautaire.

Ces films sont ensuite montés, puis diffusés dans des cadres télévisuels, associatifs et culturels. Et en accompagnant leurs essais-vidéos, ici et/ou là-bas, les participants transmettent de manière sensible leur réalité et pour certains, ils se fabriquent une autre image d'eux-mêmes.

Ceux, qui les écoutent et les regardent, découvrent de l'intérieur leur histoire : celle d'hommes et de femmes qui leur ressemblent et leur renvoient chaque fois l'image d'une société en migration.

A travers la diffusion de ces témoignages, il s'agit aussi de questionner et d'informer pour permettre à chacun de pouvoir mieux choisir la route à prendre, les mots à dire et les luttes à mener ici mais aussi là-bas.

En dialoguant autour de leurs expériences et de leurs attentes, "les exilés d'ici et de là-bas" dessineront ensemble de nouvelles perspectives d'insertion familiale, sociale, économique et citoyenne.

Pour finir, ces essais constituent une trace et fabriquent une mémoire vivante de la société d'aujourd'hui.

La fabrication et la diffusion de ces récits, à forte dimension sociale, permet :

- De contribuer à modifier les représentations de l'autre.

- De croiser les expériences et les points de vue pour favoriser un dialogue et re-mettre du collectif dans une expérience le plus souvent solitaire.

- De valoriser la nécessité de prendre la parole individuellement.

- De participer à la re-construction de l'identité et la mémoire de chacun.

- De permettre l'ouverture à une nouvelle forme d'expression à travers l'accompagnement d'auteurs/réalisateurs qui transmettent leurs compétences personnelles et professionnelles.


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La cotisation annuelle pour les membres actifs est de 30 euros