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Emmanuel Dibango N'Djocke, est né à Douala (Cameroun) en 1933. Manu Dibango se familiarise avec la musique dès le plus jeune âge, notamment au temple où il chante dans la chorale. Venu en France en 1949, il découvre le jazz et apprend le piano. Puis joue dans les boîtes, les clubs privés et les orchestres. Le voilà embarqué en 1956 à Bruxelles et Anvers où il découvre les milieux congolais dans l'effervescence de l'accession à l'indépendance.
En 1962, Manu Dibango lance son propre club à Léopoldville et y fait connaître le twist, avant d'ouvrir un autre club à Douala. Mais les affaires sont difficiles et il revient en France en 1967 pour lancer son propre big band. Il affirme son style afro-jazz urbain. À la suite de l'émission de télévision de Gesip Légitimus, il travaille avec Dick Rivers puis Nino Ferrer.
Au détour des années 1970, l'album afro-jazz Saxy Party le met à nouveau dans la lumière. Mais c'est Soul Makossa, la face B d'un 45 tours, enregistré pour la coupe d'Afrique des Nations en 1972, qui lui ouvre les portes des États-Unis.
La "World Music" naissait à l'aube des années 70. L'Afrique, sous la forme du makossa camerounais, pointait son nez dans la soul, héritière du jazz et du rythm'n blues. En 1972, Soul Makossa de Manu Dibango, était le premier tube africain à marcher aux Etats-Unis. Depuis lors, Michael Jackson, Cameo ou Jennifer Lopez n'ont pu résister au phrasé de "Mamako, Mamasa, Mamamakossa".
Les accents africains de son jazz enthousiasment les musiciens noirs d'Amérique et le tube fera le tour du monde, avant d'être repris par Michael Jackson et, plus récemment, Rihanna.
Avec son saxo, ses lunettes noires et son crâne rasé il est le pionnier de l'Afro jazz. Il accompagne les plus grands, et les plus grands l'accompagnent : Fela Kuti, Herbie Hancock ou encore Ray Lema. En 1985, le Camerounais rassemble de nombreux musiciens africains autour de l'opération "Tam-tam pour l'Ethiopie", destinée à aider ce pays. "Ma carrière est un conte de fée, aime-t-il dire.
Ce sont les années 1990 qui le consacrent définitivement comme icône internationale de la world music, avec Wakafrika. Un album composé de reprises des plus grands tubes africains avec des figures musicales emblématiques : Salif Keïta, Papa Wemba, Angélique Kidjo, Youssou N'Dour, King Sunny Adé, Peter Gabriel, Manu Katché…
Après 30 albums, un succès planétaire, des concerts dans les salles les plus prestigieuses au monde, Manu Dibango continue d'agir pour le continent africain : en 2003 à Dakar, au Sénégal, Manu a lancé l'initiative "Afrique 2015", pour un développement soutenu et une diminution du sida sur le continent d'ici 2015.
Il est décédé du coronavirus Covid-19 le 24 mars 2020 à Paris.
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